On la refait x) [Fiche terminée]

Un carton entier remplit de vieux livres poussiéreux. Voilà le charmant présent que je retrouve devant la porte de ma suite, par un beau matin ensoleillé. Personne ne semble savoir comment il est arrivé là, impossible donc d’en deviner la provenance. L’expéditeur de ce colis ne tenait apparemment pas à se faire connaître et sur ce point, je dois avouer qu’il a été fort inspiré. Il est préférable que je ne connaisse jamais son identité. Pour lui.

Quoi qu’il en soit, il est assurément fort stupide – ou me connait bien mal – s’il a réellement pensé que ce ramassis d’imbécilités pourrait m’intéresser. Par cette expression peut élogieuse, je désigne ce qui semble être la collection complète des mémoires de ma très chère mère, Coleen première du nom, en je ne sais combien de volumes.

Je n’avais jamais eu connaissance d’une trace écrite de sa vie jusqu’à aujourd’hui. Mais maintenant que j’en ai la preuve devant les yeux, je n’en suis guère surprise. Ma mère a toujours été très douée pour discourir, beaucoup moins pour agir. Elle aurait été plus inspirée de s’employer à chasser toute cette engeance Nami’swa, au lieu de coucher ses états d’âmes sur le papier, à grand renfort d’adjectifs. J’avoue avoir du mal à saisir l’intérêt d’une telle démarche, sans doute parce que le mot sentiment est pour moi aussi creux que l’était le crâne de feu ma mère, ce qui n’est pas peu dire.

Mais apparemment, elle, y voyait un intérêt. Qu’elle s’est d’ailleurs empressée d’expliciter sur au moins une dizaine de pages.

« Que l’on soit reine ou la plus humble des servantes, nous demeurons avant tout des êtres humains, égaux dans la mort et je suis certaine de notre existence sera aussi facilement oubliée, à peine le décès prononcé. C’est pourquoi j’ai choisi de coucher cette existence sur le papier, à destination de mon héritière et dans l’espoir que les erreurs que j’ai commises - et commettrai encore - jamais elle ne les reproduise. […] »

Ainsi donc, tout cela m’était destiné. Ma mère n’a pourtant pas jugé utile de m’en faire cadeau lorsque son heure est arrivée. Sans doute parce qu’on ne fait pas de cadeaux à son assassin.

Quoi qu’il en soit, ma mère peut reposer en paix, ses conseils éclairés ne m’ont guère manqué. Je n’ai que faire de quelqu’un qui m’enseigne respect et compassion.

Je continue à feuilleter distraitement les pages du journal. Nul doute que je m’en débarrasserai dans les plus brefs délais, mais j’avoue être curieuse de lire ce que ma très chère mère a bien pu écrire à mon sujet. Je finis par tomber sur un passage intéressant.

« […] dit que la naissance de son enfant resterait à jamais notre plus beau souvenir. Et je sais aujourd’hui que c’est vrai. Quoi de plus beau, de plus magique, que de pouvoir enfin étreindre la chair de ma chair, ma fille et héritière. »

Quel sentimentalisme navrant. Je tiens fort heureusement bien peu d’elle. Voilà qui explique sans doute les piètres relations que nous avons toujours entretenues… Et en effet, à peine quelques centaine de pages plus loin, ma mère semble déjà bien moins élogieuse à mon sujet.

« […] lui ai dit cent fois. Mais il ne m’écoute pas. Il l’a gâte trop, beaucoup trop et ma petite princesse est en passe de devenir aussi colérique et égoïste que feu la reine Seyforth. […] appelée à régner un jour. Hors un souverain doit savoir faire passer les intérêts du peuple avant les siens. C’est une chose que je devrai lui enseigner. »

« Etre bon et clément avec le peuple… » Sornette, que tout cela ! Une reine gouverne et le peuple obéit. Père, lui, était beaucoup plus éclairé. Lui savait où se situe vraiment l’orgueil d’un souverain, contrairement à ma mère, prête à s’encanailler avec toute cette engeance qui se terre dans les entrailles de notre belle cité. Et il m’a enseigné, beaucoup enseigné. En premier lieu à n’accorder que mépris à tous ces traitres rebelles et autres Nami’swa. J’ai presque regretté d’avoir à l’écarter du pouvoir… Mais je ne pouvais permettre qu’il me fasse de l’ombre.

Nouveau bond dans le temps et cette fois, le discours tenu à mon sujet est radicalement différent.

« […] quereller en permanence. Tu ne respectes rien, ni personne. Quelle erreur dramatique ai-je donc bien pu commettre pour manquer à ce point à ton éducation, ma fille ? Quand je te regarde, je ne vois plus en toi que dépravation et perversion. Ton seul désir qui semble plus intense que celui d’épingler tous les hommes que tu désires à ton tableau de chasse est de me dérober ma couronne. Même si je dois pour cela trépasser. »

Il lui en a fallu du temps pour cesser de s’illusionner et me voir enfin telle que je suis. Et si elle avait eu un tant soit peu de jugeote, elle m’aurait empêché de nuire avant qu’il ne soit trop tard. Mais son stupide sentimentalisme l’en a sans doute empêché. Malheureusement pour elle, je n’ai pas fait preuve d’autant de faiblesse.

« […] me douter que cela finirait ainsi. Mais jusqu’au bout j’ai voulu croire que tu n’étais pas totalement perdue. Et je me suis trompée. Il me semble aujourd’hui inutile de te transmettre ce journal, car je devine par avance que tes erreurs ne pourront être que plus terribles encore que les miennes. Et alors que le poison se répand lentement dans mes veines, je sais aujourd’hui que ma plus grande erreur, ma fille, c’est toi. »

Orgueilleuse, égocentrique et bornée. Voilà trois adjectifs qui résument à la perfection le charmant caractère de Coleen. Intimement persuadée de sa propre supériorité, elle est de ces individus qui n’agissent que dans leur intérêt personnel. Quoi de plus normal, puisque sa propre personne demeure apparemment la seule chose qui ait de l’importance à ses yeux ?

Habituée à toujours être obéie depuis sa plus tendre enfance, elle ne supporte pas qu’on s’oppose à elle et c’est pourquoi elle hait avec tant de ferveur les groupes rebelles qui défient impunément son autorité.

Fausse et rusée, elle est néanmoins capable de dissimuler ses émotions et de faire profil bas quand la situation l’exige. Son plus grand talent est également sa plus grande arme : la comédie. Elle ment à la perfection et se glisse sans difficulté dans tous les rôles. Il est presque étonnant de voir avec quelle facilité elle passe de la perversité à l’innocence. Comment un cœur aussi noir que le sien peut-il parfois donner une aussi saisissante illusion de pureté ?

Et quand la manipulation est inefficace, sa détermination presque bornée suffit généralement pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Loin d’être du genre indécise, quand elle prend une décision, elle s’y tient, qu’elle qu’en soit les conséquences parfois imprévues. Cette tactique n’est pas forcément la plus efficace, mais dans son cas, elle remporte généralement de bons résultats.

Pseudo habituel : Dark Heresy, mais je pense que tout le monde ici me connait plutôt sous le nom de Béa ^^
Comment t'es arrivé(e) ici ? Je suis arrivée à bord de l’Evasion (a)
Tu aimes ..? Tout ce qui se mange et qui n’est pas de la viande, tout ce qui se boit et qui n’est pas du coca, les dinosaures, Maurice, les Pokémons, le Métal, Nightwish, écrire mon pseudo avec mon nez, mes chats, le bruit des touches du clavier, glander devant mon ordi et… Vaut mieux que je m’arrête là, je pense x)
Tu n'aimes pas ..? La viande, Reyel et tous les autres déchets du monde de la musique, NRJ, les voleurs de boules de Bowling (èé), Don Bikette et Julien Doré, Auty et Lug qui pactisent contre moi /SBAFF/
Un dernier mot, Jean-Pierre ? Comment ça j'ai fait un copié/collé pour toute la dernière partie ? C'est parce que j'aime toujours les mêmes trucs depuis la dernière fois ;m